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Il était une fois l’érable dans L’Érable

Suivez l'aventure de notre attachante tortue des bois et de ses compagnons à travers l'histoire de l'érable dans L'Érable! Par cette bande-dessinée, vous en apprendrez davantage sur l’acériculture au temps des Premières Nations, sur la cabane à sucre comme on la connaît, sur les autres sphères de l’industrie de l’érable (comme l’ébénisterie), sur son industrialisation et, bien sûr, sur la facette touristique de la région de L’Érable !


L’érable au temps des Abénakis

Le territoire du Centre-du-Québec, dont la MRC de L’Érable fait partie, fut autrefois occupé par les Abénakis (aussi appelés Wobanakis ou Wabanakis) de la nation algonquine, les premiers colons ne venant s’installer dans la région qu’à partir du XIXe siècle. Le territoire ancestral de la nation abénaquise s’étendait de Rivière-du-Loup à la rivière Richelieu, d’est en ouest, et du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Boston, du nord au sud. À partir du 16e siècle, les Abénakis sont semi-sédentaires, ils pratiquent donc la chasse, la pêche, la cueillette et l’agriculture.

Les Abénakis, comme d’autres tribus algonquiennes et iroquoiennes, connaissaient l’eau d’érable. Ce sont les Amérindiens qui ont montré aux premiers colons européens, le procédé de récolte de l’eau d’érable, l’acériculture telle que nous la concevons aujourd’hui ne commençant qu’en 1680. Chez la nation abénaquise, la récolte de l’eau d’érable était pratiquée au printemps, au retour des chasses hivernales. Chaque famille s’occupait d’un certain nombre d’arbres. Ils utilisaient leur tomahawk pour faire une incision en forme de V dans les arbres, inséraient ensuite une pièce concave d'écorce pour faire couler la sève dans des chaudières faites d'écorces de bouleau. Le temps des sucres était une période de travail et de divertissement. La sève d’érable était un mets fort apprécié. Boisson rafraîchissante, transformée en sucre, elle pouvait aussi relever les mets et rendre moins désagréable le goût des médicaments!


La cabane à sucre telle qu’on l’entend

L’acériculture québécoise telle que nous la concevons aujourd’hui ne commence qu’en 1680. Les premiers colons introduisent alors chaudières de bois et bouilloires en fer, permettant l’évaporation à haute température de l’eau d’érable. Les premiers pains de sucre furent envoyés en France en 1691. « Faire les sucres » se répand alors partout en Nouvelle-France.

Avant 1900, il y a peu de témoignages de festivités entourant le temps des sucres. L’abri rudimentaire des premières exploitations laisse peu de place aux rassemblements. L’urbanisation et l’arrivée de la cabane à sucre dans la première moitié du 20e siècle permettent aux familles de se rassembler et de renouer avec la nature au printemps.

Le repas de cabane à sucre traditionnel aujourd’hui

Lorsqu’on parle de temps des sucres, on imagine facilement l’homme en chemise à carreaux qui récolte les chaudières d’eau d’érable à cheval. Pourtant, la récolte et la transformation de l’eau d’érable se font aujourd’hui grâce à des procédés industriels plutôt qu’artisanaux. Le sirop d’érable s’impose maintenant comme un produit commercial reconnu et apprécié dans le monde.

Néanmoins, les traditions sont toujours présentes et les repas à la cabane à sucre font partie des événements coutumiers encore très populaires dès l’arrivée du printemps. Se succèdent alors, dans la région de L’Érable, les parties de sucres et les rassemblements familiaux. Chaque cabane reçoit parents et amis pour un « repas de cabane » traditionnel et pour déguster la fameuse tire sur la neige.


L’industrie de l’érable dans L’Érable

Pour certains, bien d’autres noms pourraient évoquer les atouts de notre territoire comme la canneberge, le métal ou la récupération. Toutefois, l’acériculture demeure un secteur d’activité d’importance sur le territoire.

La MRC de L’Érable est reconnue pour ses forêts d’érables et pour ses nombreuses entreprises qui gèrent, transforment et commercialisent cette ressource naturelle de diverses façons. Lorsqu’on parle d’érable, il faut également parler de foresterie puisque l’érable, c’est avant tout un arbre. En plus de la transformation des produits de l’érable, on retrouve sur le territoire des entreprises œuvrant dans les domaines de l’usinage du bois et de l’ébénisterie. Ainsi, les retombées économiques imputables à l’acériculture et à la production relevant de l’érable sont élevées.

Saviez-vous que?

Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, possède la plus grande capacité mondiale d’entreposage de sirop d’érable. Ce sont 8 millions de livres de sirop qui peuvent être entreposées dans les 38 réservoirs d’acier inoxydable à l’usine de Plessisville.

La présence du siège social de la Coopérative à Plessisville est fondamentale pour le territoire, car des milliers de barils de sirop d’érable y transitent. Citadelle, fondée en 1925, positionne d’une part Plessisville comme capitale mondiale de l’érable et d’autre part la feuille d’érable comme référent identitaire à l’étranger.


La région de L’Érable, un endroit à visiter!

Que ce soit en sillonnant les routes de la région, en participant aux festivals, en visitant une des érablières commerciales de la région ou en découvrant les divers attraits touristiques, les visiteurs ont l'occasion de découvrir comment la région est intimement liée à l’érable et à son exploitation.

Les couleurs de L’Érable

Entre ses plaines et ses collines, la MRC de L’Érable séduit par la présence de nombreux boisés composés d’érables. Les feuilles de ces arbres, qui changent de couleurs à l’automne entre la mi-septembre et la mi-octobre, offrent un magnifique paysage coloré de couleurs chaudes, dans une palette de jaunes, d’oranges et de rouges. Randonneurs et touristes peuvent alors contempler ces magnifiques panoramas que ce soit en vélo, en voiture ou en randonnée pédestre.

Festivités

Pour fêter le temps des sucres, pas moins de deux des trois plus vieux festivals québécois se tiennent dans la région au printemps!

Le Festival de l’Érable de Plessisville a été lancé dans l’objectif de favoriser la consommation et la vente de produits de l’érable. Pour la première édition en 1959, Plessisville accueille plus de 8 000 visiteurs.

Le Festival des Sucres de Saint-Pierre-Baptiste, pour sa part, fut d’abord créé en 1958 comme une fête à la tire suivie d’un souper traditionnel pour ramasser des fonds pour la Fabrique. Il est aujourd’hui devenu une festivité incontournable de la région avec sa célèbre « partie de tire », ses artisans à l’ancienne et ses spectacles de musique traditionnelle.


Avant les années 70

Au cours du XXe siècle, les méthodes de récolte de l’eau d’érable évoluent graduellement. Les anciennes chaudières de bois récoltant l’eau des érables font place aux chaudières de métal, celles-ci étant plus légères et plus durables. Les tonnes, ces contenants de grande taille dans lesquels on verse l’eau provenant des chaudières, ne sont plus tirées par les bœufs ou les chevaux, mais bien par des tracteurs.

Les chaudrons de métal servant à bouillir l’eau d’érable pour la transformer en sirop ont été remplacés par des évaporateurs. Avec l’arrivée de ces équipements, les cabanes à sucre sont donc plus grandes. Malgré ces changements, elles conservent tout de même leur charme rustique.

À cette époque, l’acériculture est généralement une affaire de famille et la production est directement liée au nombre de personnes venant prêter main-forte pendant la saison des sucres. Les tâches sont nombreuses à la cabane et elles commencent bien avant le printemps!

Il faut bûcher, fendre et corder le bois qui alimentera l’évaporateur; il faut entailler les arbres; il faut également bien laver l’équipement de fabrication du sirop ainsi que les chaudières et les chalumeaux.


La révolution de l'acériculture

À partir des années 70, on voit apparaître les réseaux de tubulures dans les érablières, ces derniers venant remplacer les chaudières accrochées aux arbres. La tubulure, connectée individuellement à chaque érable, permet de récolter et d’acheminer l’eau directement à la cabane grâce à une pompe sous vide. Les systèmes de tubulures ont révolutionné la pratique de l’acériculture et marquent le début de son industrialisation.

N'ayant plus besoin de récolter l'eau manuellement, les acériculteurs peuvent augmenter significativement le nombre d’entailles. Les évaporateurs deviennent de plus en plus performants et certains sont munis de système de soufflerie pour en augmenter le rendement.

Les années 80 marquent ensuite l’arrivée des systèmes d’osmose inversée, ceux-ci permettant de concentrer le taux de sucre dans l’eau d’érable avant de commencer son évaporation. Ce procédé a pour bienfait de réduire la quantité d’eau à bouillir, et donc, le temps d’évaporation. Cette économie de temps et d’énergie permet encore une fois aux acériculteurs d’augmenter leur nombre d’entailles et leur production de sirop d’érable.

Grâce à son immense potentiel acéricole et à l’amélioration des technologies de production, le Québec est le plus grand producteur de sirop d’érable avec une moyenne de 150 millions de livres annuellement, ce qui représente plus de 70 % de la production mondiale. À l’heure actuelle, le sirop d’érable est exporté dans plus de 70 pays. (Source : Producteurs et productrices acéricoles du Québec)


Textes : Caroline Fortin, Marie-Aube Laniel et Steve Garneau Bande-dessinée : Sampar

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